La Saga Des Esclaves Au Château Du Marquis D’Evans (Épisode N°1157)

La jeunesse d’Edouard d’Evans – 1 ère période : Etudiant, Monsieur le Marquis avait 20 ans -

Mon nom ne vous dirait rien... d'ailleurs je n'en ai plus, enfin, plus vraiment... désormais je ne suis plus qu'un matricule, quelques lettres et quelques chiffres..., je ne suis plus qu’un esclave et tellement heureux de ma condition. Oui, disais-je, ce simple matricule dont le sens n'éclaire que les initiés, j'y suis plus attaché qu'à toute autre identité, plus qu'à ce nom d'autrefois, celui de mon baptême... Car en réalité, je suis né une seconde fois, né à ma vraie vie, né à mon seul destin, né à ma nature profonde... et cela je le dois à Un Homme... Un Homme qui a su voir en moi ce que j'étais et faire de moi ce que je devais être... Le Maître ! Mais n'allons pas trop vite !...

Tout a commencé dans une ville universitaire, il y a déjà quelques décennies, j’avais 19 ans et je venais de m'inscrire en fac de Lettres... Je n'avais pas encore trouvé de logement, lorsqu'une annonce attira mon attention... Sur le tableau de liège du couloir de l'administration de la faculté, cette annonce ressortait parmi les bouts de papier disséminés tout autour. Imprimée, finement rédigée, élégante. Je notai le numéro de téléphone qui y figurait, afin de voir si la colocation proposée me serait accessible. J'étais séduit par cette annonce, pour un logement situé tout près de la faculté. Plus encore séduit lorsque j'entendis la voix de mon interlocuteur, calme, posé, précis dans ses explications. Il me proposait de passer tout de suite à l'adresse indiquée afin de visiter ledit appartement et j'acceptai avec enthousiasme. L'immeuble était cossu, visiblement riche, manifestement bien entretenu. Je sonnai et j'entendis des pas dans l'entrée... A ma grande surprise, une très jolie jeune femme m'ouvrit. Elle était brune, les cheveux bouclés, tirés et réunis en un chignon impeccable. Elle était souriante, portait des lunettes et je la trouvais elle, vraiment très belle, malgré un mélanome taupe sur la peau du front, dans sa tenue sexy composée d’un short bleu et moulant et d’un chemisier léger tout aussi bleu qui laissait deviner une magnifique poitrine.

Elle me laissa passer à l'intérieur et me dit simplement :

- Bonjour, je m’appelle Joëlle … Il vous attend...

Joëlle, puisque c’est ainsi qu’elle se nomma, referma derrière moi, s'éclipsant à l'extérieur. J'avançai dans le couloir, vers une porte qui semblait donner sur une pièce vaste et bien éclairée... La pièce, en effet, était grande avec deux belles fenêtres offrant une appréciable luminosité... Dans beau fauteuil de cuir, un jeune homme était installé, un verre à la main. Tout de suite, je perçu une élégance raffinée, malgré qu’il fut encore assis, un charisme évident se dégageait de cet homme peut-être à la façon dont il tenait son verre, de la façon de me dévisager avec sa tête haute, son regard déstabilisant, un sourire assuré et l’ensemble dans un costume qui me semblait hors de prix exhibant ainsi une grande classe sociale...

- Bonjour, tu es Phil ? me lança-t-il d'un ton enjoué tout en me regardant de la tête aux pieds...

Un peu intimidé, je confirmai. Mon hôte se leva dans un mouvement empli de grâce. Visiblement, il était de la haute société et s'approcha me tendant une main d’un autre geste tout aussi élégant, main que je serrais..., main chaleureuse, forte aussi ... Je ne pus l’expliquer, à l’époque, mais à ce moment-là, déjà par cette simple approche cet homme avait déjà une certaine emprise sur ma petite personne. Emprise que je ressentais fortement et qui me donnait des frissons, juste par le fait de lui serrer la main sous son regard à la fois chaleureux et dominateur …

- Bien ... alors je t'explique. Je suis propriétaire de cet immeuble et j’ai une chambre de trop dans ce vaste appartement où je loge, le temps de finir mes études philosophique à Science Po, à la Sorbonne… Si cela t'intéresse, je peux te la louer. Pour pas cher, car ce n'est pas pour l'argent que je fais ça, c'est pour avoir une compagnie agréable…

Il plongea ses yeux dans les miens dans un regard fixe, puissant, presque hypnotisant.
.. je les baissai instinctivement, me sentant tout petit devant son charisme, son assurance, sa classe ...

- Tu penses pouvoir être une compagnie agréable ?
- Euh... je... je crois, enfin... j'espère !, répondis-je dans un sourire un peu gauchement
- Oui, nous verrons, viens voir la chambre, déjà... puis je te ferai visiter l’ensemble de l’appartement, répliqua-t-il avec un sourire amusé mais tout en gardant son fameux regard si troublant …

Hormis le vaste séjour, qui se trouvait au fond, les pièces étaient spacieuses et distribuées de part et d'autre d’un large couloir. Cuisine, salle de bains, une pièce fermée que je supposai sa chambre et enfin, ce qui pourrait devenir ma chambre. De bonne dimension, avec un lit, un bureau, des étagères... Tout était presque luxueux et parfaitement propre... Visiblement c’était un appartement de riche et pour le modique loyer demandé, cela m'allait parfaitement et je le disais à ... mais au fait, comment s'appelait-il ?

- Edouard, me dit-il de sa voix assurée et bien timbrée...

Il me fit signe de le suivre jusqu'au salon où il reprit place dans son beau fauteuil de cuir et me désigna un canapé accueillant. Il ne nous fallut pas longtemps pour conclure l'affaire et dès le lendemain, je pouvais installer mes affaires dans la chambre. Edouard m'avait précisé les règles de fonctionnement de la coloc... Tout me semblait clair et sans soucis, Edouard aimant les choses bien organisées et clairement définies. Il m'intimidait de plus en plus, je dois bien l’avouer... plus que cela, même ! Un peu plus âgé que moi, il terminait brillamment son Master en Philosophie, tandis que je redoublais ma première année de fac…

Les semaines passaient et comme je l’ai déjà dit, il émanait de Lui un si fort charisme, comme une aura, qu’il semblait né pour évoluer dans le monde comme si celui-ci lui appartenait, alors que je me sentais timide, maladroit, petit devant Lui et je compris vite qu’il avait saisi cette réalité, qu’Il m’intimidait et qu’Il avait déjà analysé Son Emprise forte sur ma petite personne.
.. Peut-être parce que je n’avais jamais osé le tutoyer, malgré qu’on était à peu près du même âge, il m’impressionnait trop pour cet utopique tutoiement qui me paraissait inaccessible… Je me sentais fier que quelqu'un comme Lui puisse m'accorder quelque intérêt... Oui je me rendais compte de cette différence, celle du caractère dominant de Sa personne par rapport à mon caractère plutôt, disons, soumis et j’en étais d'autant plus gêné que j'avais donc ce sentiment qu'il avait deviné ce que j'éprouvais et je me sentais quelque peu ridicule mais paradoxalement, je me complaisait dans ce rapport de force inégale entre Lui, ‘le tout puissant’ et ma petite personne… Cela mentalement m’excitait même ! Et à l’époque je n’aurais su expliquer pourquoi !

Un jour que je devais être en cours, j'avais décidé de sécher, de traîner dans ma chambre en lisant... Edouard rentra plus tôt que prévu et s'étonna de ma présence. Je riais et lui expliquai. Son visage se ferma soudain et je devins brusquement muet... mon sourire se figeant sur mon visage. Il s'approcha et c’est sans détour qu’il me lança :

- Espèce d'imbécile ! Tu veux échouer à nouveau ton année ?
- Non, bien sûr que non, répondis-je
- Alors !? Il faut que tu cesses de te comporter comme un imbécile fainéant. Désormais, il faut que tu sois sérieux, assidu à tes études… (il y eut un silence... je n'osais pas lever les yeux vers lui) … Et j'y veillerai personnellement... dit-il dans une phrase dont je ne percevais pas encore bien le sens...

Je n'osais rien dire, il passa Sa main sur ma joue, lentement il la caressait, passant et repassant ses doigts de mon menton à ma tempe et sur un ton radouci :

- Tu dois travailler et réussir ton année. Je veux que tu sois encore ici l'année prochaine et pour cela, tu dois avoir ton année, comprends-tu ?
- Oui, oui bien sûr...
- Bien, alors désormais, tu devras me rendre compte... Pour ton bien; Je vérifierai ton travail et tu ne manqueras plus un seul cours.
Nous sommes d'accords ?
- Oui, c'est vrai, vous avez raison…
- Bien. Fais-moi donc plaisir, vas dans ta chambre et réfléchis bien à tout cela. C'est très important, allez, va !

Je me rendis dans ma chambre. J'étais très troublé. Troublé par ce qu'il venait de dire, par ce que j'avais ressenti lorsqu'il avait posé sa main douce sur ma joue, je me surpris d’une érection troublante mais bien réelle... Que se passait-il en moi ? J’étais excité, je ne pouvais pas me le nier et je sentais au plus profond de moi que je voulais plus que tout : Ne pas le décevoir. Nous partagions cet appartement depuis quelques semaines seulement et pourtant je me sentais chez moi. Et la place d'Edouard était centrale. Je ne pouvais nier aussi que je l'admirais. Il était brillant, tout lui réussissait. Il semblait n'avoir aucune difficulté à travailler. J’appris au fil des jours qui passaient qu’Il était issu d'une très ancienne et illustre Famille de l’aristocratie française. Il ne m'en avait pas beaucoup dit à ce sujet, mais j'avais saisi que son titre remontait fort loin, qu’il était issu d’une lignée de marquis remontant bien avant la Révolution Française... Je ne sais pourquoi, moi qui me disais fondamentalement républicain, cela m'impressionnait ! Dans ma chambre, je me disais que je devais faire des efforts et réussir, je ne pouvais imaginer de ne plus être là l'année prochaine... Je ne pouvais plus me passer de Sa présence, celle-ci devenait obsessionnelle, j’en avais besoin, j’éprouvais ce besoin qu’il me guide, me conseille, me dirige pour réussir mes études mais aussi pour tout ce que je devais faire, je fis ce constat qui ne m’effrayait pas mais qui me paraissait incroyable ! Oui je me rendais à l’évidence, j’avais viscéralement besoin de Ses directives, ainsi je me sentais comme protégé en Sa noble présence…

Les jours passèrent... Je faisais donc des efforts, autant pour réussir mes études que pour et avant tout ne pas le décevoir et Edouard vérifiait mes cours, corrigeait mes copies, m’imposait de réviser, m’appris l’assiduité à apprendre, à me concentrer sur les leçons, à m’appliquer sur les devoirs à rendre à la Fac... Ce que je n'avais jamais fait auparavant, je l'acceptais. Au fil des jours, le cossard que j'avais été s'effaçait. Les règles fixées étaient simples. Je devais me rendre scrupuleusement en cours, travailler à la maison et obtenir, au moins, la moyenne à tous les partiels. Si j'avais une note inférieure à dix, je devais effec toutes les tâches ménagères à la maison en gardant la tête baissée comme un puni, ce que je n'avais jamais fait chez mes parents. Rapidement mes notes s'améliorèrent, mais paradoxalement, je l’avoue, je prenais plaisir à continuer quand même à m'occuper du ménage de l'appartement... quand ce n'était pas mon tour, pourtant ce qui m'étonnait, c'est que je ne voyais jamais Edouard faire le ménage et pourtant, tout était parfaitement nickel quand même... A la Fac, j'avais croisé quelques fois la jeune femme, Joëlle, toujours aussi belle et souriante, que j'avais vu le premier jour et qui m'avait ouvert... Lorsque je lui adressais un petit signe de la main, elle détournait le regard mais affichait à chaque fois avant cela, un sourire comme si elle savait mon comportement vis-à-vis d’Edouard, enfin, c’est ainsi que je percevais son sourire... Je supposais alors que c'était sa petite amie mais qu'elle n'appréciait pas ma présence à l'appartement. Je ne l'y avais pourtant jamais plus vue... Enfin, jusqu'au jour où je fis une incroyable découverte qui allait changer ma vie...

(A suivre …)

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